Problème/difficulté : Antoine, 31 ans, me contacte suite à une rencontre dans un train avec une femme lisant mon livre “SCHIZO, de la chute au rétablissement”.

Souffrant lui-même de schizophrénie, il souhaite tenter un traitement MPTS.

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Bilan morpho-psychologique : Comme la plupart des personnes souffrant de troubles psys dits sévères, Antoine est globalement peu souple. Sa position est avachie, signe d’adaptations négatives de la colonne vertébrale, du bassin, des genoux et des pieds. Il déambule de manière monolithique, sans réelle rotation du bassin et des épaules. Il est quasiment incapable de courir. Par contre, il ne souffre d’aucune allergie, de douleur particulière et n’est pas conscient de ses tensions. Il n’a pas eu de fracture, ni même de coupure ou de déchirure. Je pressens que les origines de ses troubles morpho-psychologiques sont à la fois endogènes et profonds, ce qui présage un traitement long.

Antoine parle beaucoup. Une fois la relation de confiance établie, il évoque ses “voix” auxquelles il est passablement soumis. Il n’a aucun recul et souhaiterait que j’adhère à ses “croyances”. Je lui explique les fondements de la pratique MPTS. (Souffle profond et étirements). Il écoute, mais semble distant et très déconnecté de son corps. (Sensations, distinction des émotions, etc.). Il semble très en colère vis-à-vis de sa mère, persuadé qu’il était un enfant non désiré et que ce fait pourrait être à la cause de ses tourments.

Soins morpho : En se plaçant sur la table de Bobath, je constate effectivement un corps très rigide, et par conséquent, un mental très “encapsulé” dans ses croyances et ses délires. Je décide de travailler en douceur en alternant rapidement les différentes postures, afin de ne pas ennuyer Antoine sur la pratique d’une posture particulière.

A chaque rencontre, Antoine baille, se détend et dit qu’il se sent aussi bien qu’après avoir absorbé un tranquillisant. Effectivement, vu qu’il est chroniquement tendu, c’est la seule pratique qui lui permet de se détendre et de lâcher prise au niveau du mental. Ce résultat me rappelle les effets obtenus lors de mon propre traitement.

Après 6 séances, Antoine dit qu’il se sent beaucoup plus calme dans sa vie en général, fait constaté (et apprécié) par ses parents. Je l’encourage à poursuivre et surtout à pratiquer en autonomie à domicile, ce qu’il a beaucoup de peine à faire.

Soins psycho : Le sujet des voix est très envahissant chez Antoine. Il les craint, mais par ailleurs, elles lui font des promesses auxquelles il s’accroche. A ce stade, je sais qu’il ne sert à rien de le raisonner. Je tente plutôt à ce qu’il en parle, et ensemble nous analysons le bien-fondé des voix, ceci afin d’en trouver les “failles”.

à suivre…