Chapitre 7 – Une psychiatrie hors-sol

SOMMAIRE :

Si l’on effectue des recherches sur les découvertes les plus significatives de ces 10 dernières années, c’est à la paléoanthropologie, la génétique, l’astronomie, la biologie, la paléontologie et à la climatologie que nous les attribuons, alors qu’aucune n’est dédiée à la psychiatrie !

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SCRIPT :

Étonnamment, nous faisons des découvertes du côté de l’infiniment petit, de l’infiniment grand, de l’infiniment ancien, mais rien du côté de notre fonctionnement de nous autres, Homo Sapiens qui, je l’espère, ne devient pas infiniment idiot !

Effectivement, pour fonder une science, il faut d’abord disposer d’un matériau à observer. En ce qui concerne le mental, nous sommes mal barrés, puisque jusqu’à ce jour, personne n’a réussi à le localiser. La psychiatrie fait donc l’impasse sur ce premier précepte cartésien, fondement de la science moderne, pour accéder directement au second qui consiste à diviser le matériau en autant de questions, afin de mieux le résoudre. Ainsi, on subdivise le mental à l’infini pour en définir des « troubles » : TDA, TDA-H, troubles du comportement, troubles bipolaires, troubles autistiques, troubles schizophréniques, troubles du sommeil et j’en passe… ne sont pas des découvertes scientifiques, mais plutôt des concepts basés sur des observations subjectives de comportements dérivant d’une certaine norme.

Par ce constat, je ne prétends pas que ces troubles n’existent pas, mais j’insiste sur le fait que c’est une manière, parmi d’autres, de conceptualiser le réel. De ce fait, les diagnostics, tout comme les traitements, varient selon l’humeur, la personnalité, les intérêts, les enjeux sociaux, les enjeux financiers, sans évoquer les différences culturelles.

La psychiatrie tend à stigmatiser ses patients. Effectivement, en capitalisant sur les déficiences, elle tend à réduire ses patients aux troubles qu’ils présentent, ceci d’autant plus qu’en état de faiblesse psychologique, le mental tend à focaliser sur ce qu’on lui donne, plutôt que de trier et construire ses propres structures.

Ce fait peut paraître anodin, mais cette focalisation influe autant sur le regard que porte le patient sur lui-même que sur les assistants sociaux, infirmiers et éducateurs qui interviennent dans les champs de la réinsertion. Si focaliser sur la déficience peut s’avérer pertinent pour la médecine du corps qui guérit, cela peut s’avérer paradoxal, voire contre-productif, pour la médecine du mental.

Selon une approche systémique, toute déficience devrait être définie en fonction d’un contexte, et non selon des critères figés et compréhensibles par une poignée de spécialistes. En effet, si les personnes en souffrance ne se vantent pas particulièrement de souffrir de « troubles mentaux », c’est peut-être parce qu’elles savent qu’elles sont autre chose que la somme de leurs troubles. De mon expérience, s’en sortent mieux les « patients » qui demeurent distants et réfractaires à se faire classer, qui sont acteurs de leurs soins et surtout, qui agissent dans le concret.

La psychiatrie est une science très orientée sur les constats, mais pauvre en solutions. Si vous vous penchez sur la littérature du rayon « psychologie », vous constaterez qu’elle abonde dans ce sens. Des constats, des constats, des constats, pour ne pas dire des « façonnages » de troubles mentaux. À ce propos, écoutez plutôt cette conférence édifiante de M. Boris Cyrulnic. En termes de solutions, c’est essentiellement sur la chimie que la psychiatrie compte pour soigner les troubles mentaux, et ceci principalement dans le but d’en réduire les symptômes.

Enfin, de mon point de vue, la psychiatrie ne peut pas soigner sérieusement les troubles mentaux sans s’occuper de ce qui produit le mental, à savoir le corps. Pas seulement le cerveau, mais le corps tout entier, dont on sait maintenant que des neurones qui contiennent des mémoires profondes se situent dans l’estomac et dans les intestins.

Ceci est un résumé des chapitres « Dérèglements chimiques dans le cerveau », « Une psychiatrie hors-sol » et « Une éducation congestionnée » du livre : La santé mentale rétablie dans ton corps.

 

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