Que s’est-il passé dans la vie d’un individu pour que surviennent soudainement des confusions de pensées, de l’agressivité, un replis sur soi et des voix qui semblent le terroriser ?
Rien n’est plus étrange que l’apparition de ce trouble, car il émane de lames de fond extrêmement confuses, invisibles aux yeux de tous et surtout inexprimables de la part de la victime, car c’est bien de cela qu’il s’agit : un victime.
Du coup, on se fait une représentation de ce phénomène à partir d’observations extérieures et superficielles, soit essentiellement des bizarreries comportementales de la personne. Mais comprenons-nous réellement et intimement ce qu’il se passe à l’intérieur, j’en doute !
Il me plaît d’affirmer que le « schizophrène » (nous l’appellerons ainsi pour les besoins de cet article) est un « autiste » extraverti, ou/et que l’autiste est un schizophrène introverti !
En effet, ils partagent des traits communs :
- la peur des autres, des gens et du changement ;
- les difficultés à identifier, à exprimer et à gérer leurs émotions ;
- une incompréhension du contexte et du facteur humain ;
- une difficulté à être et donc à s’intégrer.
Toutefois, alors que l’autiste peut trouver une certaine paix intérieure dans une sorte de coquille de protection, le schizophrène est sans cesse tourmenté. Il est comme une plaie ouverte à tous les vents et à toutes les agressions.
Cela dit, la schizophrénie a été inventée en 1911 par le psychiatre suisse Eugen Bleuler. J’utilise à bon escient le mot « inventé », car il ne s’agit pas d’une découverte, encore moins d’une découverte scientifique. Le terme fait suite à l’expression « démence précoce », popularisé par le psychiatre Emil Kraepelin en 1893.
Eugen Bleuler a posé le cadre diagnostique toujours utilisé de nos jours, soit les symptômes « positifs » et « négatifs » de la maladie, ainsi que le « déni de la réalité ».
Plusieurs articles auront pour objectif d’analyser ces symptômes, dans le sens où :
- Ce sont des manifestations extérieures d’une problématique unique ;
- La terminologie utilisée est imprécise, voire vétuste ;
- Ils ont un impact stigmatisant sur les patients, mais aussi sur les soignants ;
- Ils ont un effets anxiogène sur les patients, mais aussi sur les proches.
À ce stade, je propose juste de déconstruire vos croyances, de faire table-rase de ce que vous n’avez pas expérimenté et observé par vous-même, pour accéder à une compréhension éprouvée et personnelle de ce concept appelé « schizophrénie ».