La notion d’encapsulage du corps, ou encapsulage morpho-psychologique, a été mise en évidence par le psychothérapeute américain Alexander Lowen (1910-2008) dans le cadre de l’analyse bioénergétique, une approche thérapeutique intégrant corps et esprit.
Cette notion est essentielle pour comprendre ce que l’on désigne, de manière souvent réductrice, par « troubles mentaux » et, surtout, pour envisager leur traitement. En effet, au terme de notre croissance, vers 20-21 ans, notre constitution physique est achevée. Notre identité—formée par un subtil mélange de patrimoine génétique, éducation, culture, langue, coordination psycho-émotionnelle et traumatismes—se trouve encapsulée dans nos chaînes musculaires, nos fascias, la qualité de notre posture et de notre respiration. En somme, notre identité se reflète dans la structure de notre corps.
Or, depuis une trentaine d’années, les soins consacrés à la santé mentale sont principalement fondés sur des recherches neuroscientifiques. Cela a conduit à l’élaboration de médicaments psychotropes, des substances qui agissent sur le système nerveux central et modifient l’activité mentale, l’humeur et la perception. Ces molécules influencent les neurotransmetteurs du cerveau, notamment la sérotonine, la dopamine et la noradrénaline. Sans entrer dans le débat sur les nombreux effets secondaires de ces traitements, ils restent avant tout palliatifs et agissent de manière superficielle.
Dans ce type d’intervention, le corps est totalement négligé, car il n’est pas pris en compte dans le cadre psychiatrique traditionnel. Pire encore, certains patients subissent une double peine : celle de leur traumatisme et celle des substances qui leur procurent un équilibre temporaire, mais ne favorisent ni un changement profond ni une guérison durable. D’ailleurs, la psychiatrie admet que ces traitements doivent être poursuivis à vie et que certains troubles mentaux sévères sont considérés comme incurables.
La conséquence est que de nombreux patients restent enfermés dans leur problématique, oscillant sans cesse entre périodes de mieux-être sous médication et rechutes lorsqu’ils interrompent leur traitement. En somme, ils stagnent dans leur vie, incapables de progresser, car ils restent encapsulés—comme nous le sommes tous—mais dans un environnement plus contraignant.
Sortir de cet encapsulage morpho-psychologique constitue la première étape des soins en MPTS. En général, les effets commencent à se faire sentir après seulement 2-3 séances en cabinet, ou environ le double en consultation à distance. Pourquoi ? Parce que le travail sur les chaînes musculaires et les fascias, associé à une respiration spécifique, entraîne un profond bouleversement dans le corps. Par extension, chaque cellule est impactée, provoquant une véritable transformation de l’écosystème physique et psychologique du patient.
C’est alors qu’un processus de changement se met en marche.
Ce processus est souvent difficile pour le patient, car il le confronte à ses mécanismes de défense habituels, dans l’ordre inverse de la formation des « mémoires » traumatiques. En ce sens, le dé-sencapsulage se vit comme une aventure, un voyage vers l’inconnu, une épreuve pouvant donner l’impression de régresser. Pourtant, ce passage est nécessaire pour parvenir à un véritable changement. J’emploie avec prudence le terme « guérison », car il est souvent interprété par les patients comme un retour à un état antérieur à leurs troubles, alors qu’il s’agit plutôt d’un processus de reconstruction identitaire qui passe par le corps, mais également par toutes les expériences non acquises de l’existence, soit celles que j’ai vécus et que je décris – entre autres – dans » 50 cartes à jouer pour ton rétablissement «
Ainsi, en négligeant la notion d’encapsulage morpho-psychologique et les voies du changement, les soins psychiatriques, y compris les psychothérapies, se limitent souvent à des soins de confort, sans véritable transformation en profondeur. Pire encore, cette approche oriente les recherches, les discours et les attentes de cette science vers une vision limitée, centrée exclusivement sur les traitements médicamenteux là où il suffirait de placer le corps au centre des soins pour provoquer des changements vers un mieux-être.
Une thérapie-formation
L’intervention morpho-psychothérapeutique consiste à assouplir le corps tout en redonnant la dynamique qu’il aurait dû développer sans les adaptations négatives et les tensions chroniques engendrées par les traumas du passé.
Nous travaillons sur :
- L’apprentissage du Souffle profond (technique spécifique à la MPTS) ;
Le Souffle profond permet d’assouplir le diaphragme et d’inscrire la réadaptation au niveau des cellules. - L’assouplissement et l’allonge de la course du diaphragme ;
- Des étirements sur les chaînes musculaires verticales (de la tête aux pieds) ;
- Des étirements sur les chaînes musculaires horizontales (de l’extrémité d’une main à l’autre main) ;
- Des étirements sur les scalènes (muscles inspirateurs) ;
- L’ouverture de la cage thoracique.
Les postures sont enseignées de manière à ce que le patient puisse pratiquer en autonomie entre les sessions et par la suite.
Matériel et positionnement
Trouvez un endroit calme où vous êtes seul ;
Matériel :
- Un smartphone, une tablette ou un PC équipé du logiciel WhatsApp ;
- Positionné pour un entretien vidéo ;
- Une natte de yoga ou de gymnastique ;
- Un socle ou une chaise qui permet de positionner les jambes selon l’illustration ;
- Deux serviettes (Une sur le socle, l’autre pour réhausser la tête d’env. 4 cm.)
La posture essentielle décrite dans « la santé mentale rétablie dans ton corps«
Durée et fréquence
- Chaque session dure 30 minutes.
- Je préconise 1-2 sessions par semaine et de pratiquer quotidiennement en autonomie pendant une quinzaine de minutes.
- Toutefois, il est envisageable de travailler individuellement en se basant sur les descriptions et les illustrations de « La santé mentale rétablie dans ton corps », tout en réservant quelques séances pour garantir une pratique adéquate.
La difficulté du début
Le principal défi de cette approche réside dans le fait que le patient ne saisit pas immédiatement son utilité avant de ressentir ses premiers bienfaits.
L’activité requiert un certain niveau d’effort physique et de ténacité, deux qualités qui peuvent faire défaut chez certains patients.
Selon l’expérience, ceux qui réussissent à ressentir des changements (réactions émotionnelles, sensation de réintégrer leur corps, impression d’avancer, réduction des symptômes, etc.) trouvent la motivation nécessaire pour continuer.
Effets immédiats
Habituellement, les patients éprouvent une sensation de détente après chaque session, toutefois, les lendemains peuvent parfois être compliqué en raison de la résurgence des « mémoires ».
Toutefois, mieux armés face aux crises, celles-ci deviendront progressivement moins tenaces, moins effrayantes et moins durables.
Lors de crise, nous pouvons consacrer une session visant à apprendre une posture apaisante en vue de « rester dans son corps ».
Effets à moyen terme
Un des effets couramment notés chez les patients est le processus de « réappropriation de son corps », caractérisé par un sentiment de ré-encrage dans les réalités de l’existence, mais aussi d’être en mesure de mieux se réaliser.
Un autre bénéfice de la thérapie est le rétablissement de ses émotions, que ce soit la faculté de pleurer ou/et de se mettre en colère, soit les conditions qui permettent de réactiver des processus de deuil qui n’ont pu être réalisés antérieurement.
Enfin, certains patients ressentent le simple fait que « quelque chose change » dans un parcours parfois marqué de désespoir.
Les individus qui éprouvent des sensations de dé-réalisation, de dé-personnalisation ou d’hallucinations auditives constatent une diminution, voire une disparition de ces symptômes.
Effets à long terme
Sur le long terme, le patient adopte la pratique comme un soin durable et une habitude qui contribue à son amélioration continue dans son processus de rétablissement.
Il remplace les « ruminations mentales » par des actions tangibles et apaisantes pour le corps et par le corps, ce qui lui permet progressivement de diminuer ou même d’éliminer totalement tout traitement médicamenteux.
Des conditions pour se reconstruire
La trajectoire et la finalité du traitement seront influencés par plusieurs facteurs, comme l’âge, la gravité des traumatismes, la détermination et la personnalité du sujet.
La thérapie fournit un environnement propice au rétablissement, qui n’épargne pas la nécessité d’affronter les réalités et les obligations de la vie, tout comme un enfant le fait au cours de son développement.
Ainsi, je suggère de lire mon ouvrage « 50 cartes à jouer pour ton rétablissement », un recueil de mes réflexions et expériences qui ont marqué mon propre parcours. Je suggère également ce livre aux parents et aux professionnels de santé qui souhaitent offrir de l’aide à leurs proches ou mieux les comprendre.
Des hauts, des bas, des découragements
On ne doit pas voir l’approche MPTS comme un objectif en soi, mais plutôt comme un processus avec des hauts, des bas et des traversées du désert.
Beaucoup de patients arrêtent le traitement parce qu’ils se sentent mieux, ou à l’inverse, parce qu’ils sont démoralisés.
Toutefois, ils auront développé la compréhension qu’il est possible d’agir avec le corps avec des méthodes pratiques d’action, et ce pour toute leur existence.
Enfin, des patients reviennent spontanément à la MPTS lorsqu’ils sont découragés par les traitements médicamenteux et psychothérapeutiques usuels.
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Dans mon livre témoignage « Schizo, de la chute au rétablissement », je décris mon parcours allant des tramatismes subits dans ma petite enfance jusqu’à mon rétablissement.
Il se peut que vous remarquiez des ressemblances avec votre propre cheminement ou celui d’un être cher.
Découvrez ici la table des matières.
« La santé mentale rétablie dans ton corps », est un traité de la MPTS. Vous comprendrez comment les traumas altèrent la qualité de notre corps jusqu’à nous encapsuler dans une structure qui n’est pas modifiable avec les médicaments et les psychothérapies, mais également les moyens d’y remédier.
Découvrez la table des matières
Dans mon livre « 50 cartes à jouer pour ton rétablissement », j’apporte 50 idées favorisant le rétablissement. Utile pour les patients, mais aussi pour les proches et les soignants afin de mieux comprendre et soutenir.