Du point de vue de morpho-psychothérapeutique, les troubles désignés comme mentaux ou psychiques sont des troubles qui sont inscrits dans notre constitution physique (tensions chroniques sur les chaînes musculaires et les fascias), et la qualité de notre respiration…
Au terme de la croissance, soit vers l’âge de 21 ans, notre constitution physique et identitaire est terminée. Nous débutons l’existence en pleine possession de nos moyens, autonomes et libres de nos choix afin de nous réaliser dans l’existence en tant qu’individu.
La manifestation de « qui nous sommes » est dès lors encapsulée dans notre corps pour le meilleur, mais malheureusement aussi pour le pire lorsque nous avons subit des traumas qui ont perturbés la réalisation de cette synthèse.
À partir de ce constat, les soins proposés par la psychiatrie, essentiellement basés sur les médicaments neuroleptiques et les psychothérapies, ne parviennent pas à provoquer des changements profonds et durables de cette « carapace » identitaire.
Seule une intervention sur le corps permet de libérer les mémoires traumatiques pour progressivement les métaboliser.
L’intervention morpho-psychothérapeutique consiste à assouplir le corps tout en redonnant les « qualités » qu’il aurait dû présenter sans les adaptations négatives et les tensions chroniques engendrées par les traumas du passé.
Nous travaillons sur :
- Les chaînes musculaires verticales (de la tête aux pieds) ;
- Les chaînes musculaires horizontales (de l’extrémité d’une main à l’autre main) ;
- L’ouverture de la cage thoracique ;
- La qualité respiratoire (Le Souffle profond) qui permet de ré-inscrire la réadaptation.
Comment :
Les premières séances visent à enseigner le Souffle profond, qui sera ensuite pratiqué dans les toutes les postures ré-adaptatives.
Nous pratiquons en alternance une quinzaine de postures dans différentes positions. (Assis, debout, couché et couché face à un mur).
Chaque séance dure 30 min.
Je préconise au moins une séance par semaine ET une pratique en autonomie.
À quoi faut-il s’attendre ?
Pendant et après...
Généralement, les patients ressentent un sentiment d’apaisement après chaque séance, mais les lendemains peuvent s’avérer difficiles en raison de la réminiscence de « mémoires ».
Cependant, mieux armés face aux crises, celles-ci deviendont progressivement moins tenaces et moins effrayantes. À terme, le patient sera capable d’exprimer des ressentis tels que « je suis angoissé », « j’ai peur », « je suis anxieux », etc.
Retrouver son corps
L’un des effets les plus courants le la MPTS est le fait de « retrouver son corps » qui se caractérise par une diminution des sentiments de dé-réalisation ou de dé-personnalisation.
Ceux qui souffrent de « voix » (hallucinations auditives) trouvent progressivement un sentiment de rationalisation face à celle-ci, ce qui permet de les aténuer, voire de s’en débarasser.
Retrouver ses émotions
L’un des effets les plus courants de la MPTS est le fait de retrouver ses émotions, soit la capacité de pleurer ou/et de se mettre en colère. Ces émotions permettent effectivement de ré-engager des processus de deuils qui n’ont pas pu se faire par le passé.
La difficulté du début
Un des principaux soucis de cette méthode est que le patient ne perçoit pas de signification. L’exercice nécessite de faire preuve d’un certain niveau d’effort physique et de persévérance, des caractéristiques qui sont souvent absentes chez les patients.
Habituellement, les patients qui s’adonnent à une dizaine de séances obtiennent des résultats qui les incitent naturellement à continuer.
Une thérapie pour la vie
Il arrive fréquemment que des patients stoppent un traitement pour le reprendre quelques mois ou quelques années plus tard pour ces différentes raisons :
- Le souvenir que « quelque chose » s’est passé en profondeur ;
- La lassitude face aux médicaments et au sentiment de « tourner en rond » ;
- La prise de maturité personnelle.
Un long voyage
Pour certains, la MPTS marque le commencement d’un long voyage. Pour ma part, cela a duré 6 ans, mais a été marqué par une constante sensation de me retrouver et me ré-ancrer dans les réalités de l’existence.
Il ne faut donc pas voir une thérapie MPTS comme un traitement médicamenteux spécifique et conclusif.
On ne guérit pas, on se reconstruit
Les conséquences de la MPTS sont totalement imprévisibles et spécifiques à chaque individu.
Les souvenirs traumatiques se manifestent généralement dans le sens inverse de leur formation.
Se reconnecter à la réalité, exprimer ses émotions et renouer avec son corps sont des éléments qui aident chacun à réactiver un processus naturel de rétablissement, similaire à celui que chaque enfant réalise spontanément et sans effort spécifique pour se transformer en adulte.
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